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lundi 25 septembre 2017

Mohammed VI et Macron : Le roi et le parapluie




Le roi et le parapluie



MakhzenEmmanuel Macron en compagnie de Mohammed 6 lors de sa visite au Maroc en juin dernier. D. R.







Par Sadek Sahraoui – Le silence qu’observe le gouvernement français à l’égard de la répression sanglante que mène le Makhzen dans la région pauvre et délaissée du Rif, depuis maintenant une année, prouve que la France demeure le plus grand protecteur de la monarchie marocaine. Elle se comporte avec le Maroc exactement de la même manière que les Etats-Unis avec Israël. Comme sous François Hollande, le président Emmanuel Macron veille à ce que rien ne vienne contrarier Mohammed VI dans son entreprise de réduire en esclavage les Rifains et de leur faire payer leur impertinence.
Depuis l’arrivée au pouvoir du président du mouvement la France en marche, tout le monde aura remarqué qu’aucun officiel français ne s’est hasardé à condamner les dépassements massifs de la machine répressive marocaine. Même les médias publics français qui, jusque-là, traitaient de temps à autre de la misère des Marocains, paraissent avoir été sommés d’aller voir ailleurs. L’Elysée et le Quai d’Orsay, si prompts à réagir lorsqu’il question d’atteintes aux droits de l’homme dans le monde arabe, ont préféré, dans le cas du Maroc, se faire complices d’une monarchie répressive et prédatrice. Pour eux, tout va bien. Il n’y a aucune matière à inquiétude.
En détournant sciemment les yeux de la situation qui prévaut dans le Rif, le président Macron ne fait en réalité rien d’autre que donner à Mohammed VI le feu vert pour poursuivre sa sale besogne. Entre-temps aussi, il a décidé de tourner le dos à la société civile française qui exige de lui qu’il cesse de couvrir le Makhzen et use de son influence pour obtenir la libération des 350 détenus politiques – parmi lesquels le leader du mouvement Hirak Rif, Nasser Zafzafi – qui croupissent dans les geôles moyenâgeuses du Makhzen.
Le déni de réalité dont continue à faire preuve le pouvoir français dans le cas du Maroc est à la limite prévisible. En admettant que Mohammed VI n’est au fond qu’un petit dictateur aussi sanguinaire que son défunt père, l’Elysée aurait ouvert une brèche qui aurait certainement conduit à remettre en cause la légitimité même de la monarchie marocaine. Et cela, c’est un exercice dont la France ne veut pas entendre parler car pouvant compromettre durablement ses intérêts vitaux dans le pays. C’est la raison pour laquelle les Français se sont faits une obligation de ne pas s’ingérer les affaires internes du Makhzen, cela quand bien même Mohammed VI provoquerait un bain de sang.
S. S.   

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