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mardi 13 février 2018

Le journaliste espagnol, Gervasio Sanchez : «J’ai honte du comportement de l’Espagne»

Le photographe et journaliste espagnol, Gervasio Sanchez, organisateur cette semaine à Saragosse d’une exposition «Visions sahraouies», reflétant les difficultés de la vie quotidienne des sahraouis et les souffrances qu’ils endurent à cause de leur exil forcé depuis plus de 42 ans, a indiqué qu’il avait «honte du comportement de l’état espagnol dans le conflit sahraoui qui a commencé par son abandon du territoire en 1975 et son occupation juste après par le Maroc».
 Gevasio Sanchez a accusé samedi dans une interview à l’agence espagnole EFE, tous les gouvernements qui se sont succédés depuis, pour diriger l’Espagne d’«inaction» et surtout, a-t-il dit, «le gouvernement du socialiste Felipe Gonzales marqué par l’hypocrisie et le cynisme». Felipe Gonzales a ajouté le photojournaliste s’est beaucoup approché des sahraouis en leur annonçant que tous les espagnols étaient en faveur de leur cause pour les trahir ensuite, a-t-il déploré. L’exposition du photo-journaliste espagnol qui durera jusqu’au premier mai prochain à Saragosse tente d’expliquer «le vécu de quatre générations de Sahraouis vivant dans les camps de réfugiés». Sur un total de 30 images, le photographe détaille certaines des conséquences de ce conflit qui a fait des centaines de disparus parmi la population sahraouie et des milliers de mutilés par des mines antipersonnel. Sanchez a déploré, par ailleurs, les rôles joués par des états comme l’Espagne et la France, lesquels pour leurs intérêts soutiennent le Maroc. «Si les pays les plus proches de la zone de conflit au Sahara occidental sont du côté marocain, il est difficile pour d’autres pays lointains comme l’Allemagne ou la Suède de contribuer la solution du conflit car ils ont d’autres problèmes», a ajouté le reporter qui a, en outre, déploré, l’utilisation du droit de véto à l’organisation des Nations unies par d’autres puissances à l’instar des Etats Unis dès qu’il s’agit d’empêcher la répression systématique et les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés». 
Dans ce sens, Sanchez, rappelle avoir fait l’expérience directe de la répression du pouvoir des forces de sécurité marocaines qui l’ont obligé à quitter les zones sahraouies occupées où il allait d’abord concentrer son reportage. «Il m’a été très difficile de travailler librement et d’interviewer qui je voulais», a-t-il précisé. Dans son œuvre, le reporter espagnol a axé ses photographies sur les portraits de parents de personnes disparues, de personnes mutilées par les mines anti-personnel marocaines et également sur des portraits d’enfants ayant bénéficié du programme de vacances de la paix organisé annuellement par le mouvement espagnol de solidarité avec le peuple sahraoui.
Son exposition, a-t-il souligné, tente de donner plus de visibilité sur la cause sahraouie afin que celle-ci ne soit pas oubliée, espérant que la communauté internationale puisse veiller a l’application des résolutions onusiennes et du droit international pour permettre à ce peuple de bénéficier du droit à l’autodétermination qui lui permettra de décider librement de son avenir. (APS)

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